Le Sentier Cathare
de Port-la-Nouvelle à Foix

Distance : 247 km
Durée : 11 jours

Départ : Port-la-Nouvelle
Arrivée : Foix

Balisage :
Bleu
et Orange (Aude)
Blanc et Rouge (Ariège)

Après deux annulations, c'est au bout de la troisième tentatives que j'arrive enfin à réaliser cette rando.
Si les châteaux dit "cathares" sont tous facilement accessibles en voiture, l'objectif de cette rando est plutôt une immersion dans ce que pouvait être le paysage des cathares eux-mêmes.

C'est de ce point de vue une pérégrination entre des milieux très changeants de la méditerranée et son climat estival aride aux piémonts pyrénéens aux influences climatiques plus montagnardes. La végétation se modifiant de pas en pas, les ambiances changent de jour en jour.

Journal de la rando
Rando réalisée du 28 juillet au 7 août 2009 Avec : Steve (parcours complet), Steven et Jean-Michel
Etape 1 : de Port-la-Nouvelle à Durban-Corbières (Combe de la Binasse) distance : 25 km

Depuis le temps que je l'attends, je réalise enfin cette randonnée. L'arrivée en train à Port-la-Nouvelle me met dans l'ambiance, car la ligne passe au beau milieu des étangs... le décor est planté.

A la descente du train, je cherche rapidement le marquage qui s'avèrera extrêmement bien fait sur l'ensemble du parcours. Je m'éloigne de la ville et des voitures pour prendre un peu d'altitude, apprécier le paysage et retrouver ces ambiances de garrigue sèche que j'ai connu quand j'habitais dans le sud de la France. Au loin, j'aperçois la ferme éolienne dites « des Corbières maritimes » que je rejoins sans peine. Le soleil est pour l'heure accompagné d'une légère brise rendant la marche agréable.

Après les éoliennes, j'arrive en bordure du plateau calcaire qui me propose de belles vues sur les lagunes. Je descends, longe les vignes, passe sous l'autoroute et arrive à Roquefort-des-Corbières. Je me recharge en eau, passe près de l'église, et monte sur le plateau adossé au village pour rejoindre les trois anciens moulins à vent pour profiter des vues et y casser la croûte.

Eoliennes des corbières maritimes

Moulins de Roquefort-des-Corbières

Je reprends la marche et rattrape le sentier. Je longe quelques vignes, comme se sera souvent le cas en cette première partie de rando, et commence à grimper sur le Crès (causse ?) de Ginestelle. Dans les vignes de la combe de la Clotte , je cherche quelques minutes les bornes militaires romaines et profite d'une petite pause lecture à l'ombre d'un petit maset. Je rejoins ensuite le Crest : il s'agit d'un vaste plateau aride me semblant interminable. Je rationne l'eau, passe la route et empreinte l'accès d'une autre ferme éolienne. Je bifurque avant pour rejoindre la bordure du plateau qui m'offre de très belles vues sur les Corbières. Je descends et rejoins la ferme de la Mandourelle pour chercher de l'eau. Cette ferme, produit des huiles essentielles de plantes aromatiques (la seule de la région).

Fatigué par cette journée au soleil, je me trouve un coin dans la combe de la Binasse (à une heure de Durban-Corbière) pour installer mon premier bivouac.

Etape 2 : de Durban-Corbières à Tuchan (Château de Domneuve) distance : 27 km
           


Statut de Sainte-Raphine

Une belle journée en perspective... sous un soleil de plomb. Heureusement, la température au petit matin est plus clémente et permet de marcher dans des bonnes conditions. Je reprends donc le sentier qui monte un temps et me permets de profiter des vues sur Durban-Corbière . Je serpente entre les vignes pour finalement rejoindre le village. Je monte directement près des ruines : je passe dans les petites rues, franchis le beffroi, l'église et arrive au château de Durban ( présentation et photos ). Malgré les ruines, il a une belle allure avec sa tour ronde, son mur percé de fenêtres à meneaux et ses courtines à crémaillères.

Je redescends et profite du marché pour acheter quelques fruits et faire un brin de toilette à proximité. Je reprends la route et me dirige vers la statut de Sainte-Raphine. La montée est brève mais raide et je me fais une petite suée. La vue au sommet vaut le détour: c'est sublime. Après une petite pause, je reprends le sentier qui descend tranquillement et empreinte un temps la route. Je fais la pause près d'un bassin et d'une source à l'ombre... idéal.

Le sentier passe , cette fois, en sous bois et longe un ruisseau à sec. Je récupère une piste forestière qui me conduit jusqu'à Embres-et-Castelmaure. Je reprends la route, longue et monotone, qui se transforme en piste jusqu'au mas de la Brousse. Assommé par un soleil de plomb, je fais une petite pause sieste, bien méritée. Le sentier reprend la piste, entame un temps une montée, chemine ensuite en courbe de niveau et rejoint un sentier pédestre qui m'offre les premières vues sur le château d'Aguillar. Après quelques contournements, je rejoins le hameau de Nouvelle et profite des restes du château de Nouvelle ( présentation et photos ) (du moins de la tour du donjon , seul vestige de la construction). Je reprends cette fois la route en longeant les vignes avec toujours en point de mire Aguillar. A une intersection à gauche, j'aperçois les ruines du château de Donneuve ( présentation et photos ) qui sera mon lieu de bivouac.

Vue depuis le château de Durban-Corbière
Etape 3 : de Tuchan à Cucugnan distance : 23 km

Après une nuit agitée à cause du vent, le réveil est difficile. Cependant, la journée s'annonce riche avec trois châteaux au programme. Pour commencer, à deux pas, j'arrive à la première forteresse vraiment imposante : le château d'Aguillar (présentation et photos) . A l'accueil, personne n'est encore arrivé malgré l'heure. Je commence donc seul mais reviendrais un peu plus tard pour finir mon tour. Malgré l'état assez ruiné, le château en impose par son aspect massif et révèle beaucoup d'intérêt. Mon « passe cathare » en poche, je prends la route pour le village de Tuchan où m'attends une bonne glace... c'est de saison!

Je quitte le village, passe entre les vignes, rejoins un sentier, prend de la hauteur, vire N-E vers l'étroiture du grau de Padern . En contre-bas, l'eau est turquoise. Je rejoins la route et tente d'accéder aux berges à partir de l'ancien moulin.. impossible. Je poursuis et descends finalement sous le pont du grau. Quel agréable moment à l'ombre, les pieds au frais! Au programme: baignade, casse-croûte, brin de toilette, lessive et séance de lecture,.. une bien belle pause.


Château d'Aguillar

Je rejoins alors Padern, en profite pour boire un p'tit coup au « Café des sports » (100% terroire), avant de monter château de Padern (présentation et photos), qui passe près de la chapelle Saint Roche.

Je poursuis mon chemin qui serpente progressivement jusqu'à atteindre les restes très ruinés du prieuré de Molhet . Je reprends une piste, arrive à un surprenant replat herbeux (trop tôt pour un bivouac...dommage) et rejoins le col qui me permet d'avoir mes premières vues sur Queribus. La piste qui suit me semble interminable mais j'arrive enfin au château de Quéribus (présentation et photos) . Il domine magistralement les lieux et semble faire partie du prolongement de la roche.

Après une belle visite ventée, c'est la descente vers Cucugnan . Une belle descente à fond, en 30 minutes, m'amène au village.


Château de Quéribus

Depuis quelques heures, je m'interroge sur ma soirée : Une fois n'est pas coutume, ce soir c'est la grande classe : c'est hôtel (vrai lit), et restaurant (vrai repas et pas de lyophilisés)...

Au menu :
•  Salade de crudités (pour les vitamines)
•  Lapin sauce saupiquet
•  Carpaccio d'oranges caramélisées (pour la fraîcheur)

Le réveil promet d'être difficile.

Etape 4 : de Cucugnan à Prugnanes distance : 22 km

Château Sant-Jordy vus du Château vieux à Peyrpertuse

Après une bonne nuit tout confort et un copieux petit déjeuner, je prends le départ. D'abord tranquillement entre les vignes, je change ensuite de cap et fais face à la forteresse de Peyrepertuse et au village de Duilhac-sous-Peyrepertuse. J'arrive au village par la place de la fontaine, place très jolie, bien ombragée, située sous la fraîcheur d'un magnifique Saule pleureur. Je commence alors la montée.

Contrairement aux informations du topo-guide, le sentier évite quasiment toute la route... Même si je maudis au passage les Genêts scorpions, Chênes kermès et Genévriers qui me lacèrent les jambes. J'arrive finalement au somptueux château de Peyrepertuse (présentation et photos), mon préféré jusqu'à présent. Après un tour des deux châteaux : le château vieux (celui du bas) et Sant-Jordy, je profite du spectacle de fauconnerie. Au bout de deux heures, je reprends le sentier jusqu'au col de Laprès et m'installe près des abreuvoirs (à sec) pour la pause de midi (disons plutôt 13h30).

Je repars et atteins rapidement le Pla de Brézou avant une longue descente plutôt agréable. Au croisement de la route, je rechigne aux 2 km de route qui pourrait m'amener à l'entrée des gorges de Galamus et décide de suivre le balisage jaune pour rejoindre la rivière de l' Agly . Il ne faut parfois pas résister à la tentation, surtout avec cette chaleur, et je succombe donc à une rafraichissante baignade et une bonne pause lecture sur les berges ombragées de la rivière.

Escalier de Saint-Louis, taillé dans la roche
Après cela, bien qu'il soit près de 18h, il fait encore lourd et chaud, je poursuis un peu plus le sentier. Je rejoins le col de Lenti, me force à suivre les recommandations du chemin qui monte (alors que la carte me propose plus court par le bas), mais au final les vues sont très belles. Il est enfin temps de rejoindre Prugnanes par un interminable chemin de terre. En arrivant au village, j'ai la désagréable impression d'être dans un village-fantôme : jardins collectifs en friche, terrains avec des bris-à-brac de bordel, une maison sur deux en ruine ou abandonnée. J'arrive à la fontaine pour me recharger en eau : l'eau est coupée, comme dans l'ensemble du village depuis peu. La salle des fêtes (garage ?) est ouverte... 5 personnes au total... heureusement que quelques enfants s'amusent sur la place sinon le tableau aurait été total. Je repars, bien décidé à ne pas m'attarder ici : les chiens ne font qu'aboyer. Je cherche un lieu pour bivouaquer... il n'y a rien. Je rejoins alors le croisement (près d'un aven que je ne trouve pas) et m'installe tant bien que mal sur une butte à peu près plate (c'est mon pire bivouac depuis longtemps... les moustiques en prime). Pour me remonter le moral au dessert ce soir ce sera mousse au chocolat, enfin une bonne nouvelle.

Baignade dans l'Agly
Etape 5 : de Prugnanes au Col de Campérié distance : 20 km

Malgré l'incongruité du site de bivouac, la place était confortable, même si cela ne m'a pas empêché de mal dormir; par conséquent, le départ est difficile.

La journée aurait dû être une journée de presque repos (4h de marche prévu initialement) mais le changement de lieu de rendez-vous avec Steven, pour se rapprocher du lieu d'arrivé de Jean-Mi le lendemain, m'a incité à poursuivre bien plus loin que prévu.

De la sortie de Prugnanes je descends donc vers Caudiès-de-Fenouillèdes d'abord par la route, puis une piste tranquille qui me permet d'avancer au radar et ainsi de « terminer ma nuit ». Une jolie couleuvre d'Esculape attire quand même un instant mon attention avant de poursuivre.

J'arrive à Caudiès-de-Fenouillèdes et traverse le village jusqu'à la place de la fédération (près de l'office du tourisme). Après un passage à l'OT où je pose mon sac, je décide de faire un tour du village (joli petit patrimoine : lavoirs, remparts, portes, ancienne prison...) et fait un peu fonctionner le commerce local (café, épicerie, boulangerie).


Chapelle Notre-Dame de Laval

C'est reparti . A quelques encablures du village, je rejoins la chapelle Notre-Dame de Laval au curieux clocher octogonal, puis je profite de l'air de pique-nique pour y faire ma pause de midi.

C'est après un coup de fil à Steven que je comprends que je vais devoir marcher plus que prévu initialement. Après une matinée plutôt tranquille, il va falloir accélérer même si le programme de l'après midi est sacrément alléchant.

Direction les gorges de Saint-Jaume qui, malgré la notification de « Route barrée » à leurs entrées, ne révèle finalement aucun problème... il serait même dommage de ne pas en profiter. En effet, le sentier est creusé contre la paroi, le ruisseau en contrebas et l'ambiance est très rafraichissante. J'arrive au Fenouillet et quitte le sentier pour découvrir deux des trois châteaux du secteur. Le premier est le château de Saint-Pierre (présentation et photos) dans lequel des fouilles doivent être en cours. En face de lui se dressent les ruines de la tour de Sabarda (présentation et photos) . Ces deux forteresses sont du plus bel effet dans le paysage, chacune offrant de belles vues sur l'autre. Le troisième château, celui de Castel-Fizel est un peu trop excentré pour que je puisse le faire.. se sera pour une prochaine fois.


Château de Puilaurens

Je repars cette fois par la vallée d'Aigues-Bonnes. Après une longue marche très agréable jusqu'au hameau, j'atteins le col pour finalement descendre vers le village de Puilaurens . Je croise alors pour la première fois des randonneurs réalisant, comme moi, le sentier cathare. Au dessus de moi se dresse fièrement, sur son nid d'aigle, le château de Puilaurens (présentation et photos) . Du village, je rejoins sans peine, malgré la montée, le parking d'accueil du château. Je profite alors de la visite du château qui est, pour moi, l'un des plus intéressant de l'ensemble du parcours.

En cette fin de journée, les nuages pointent le bout de leurs nez. C'est donc l'heure de la descente qui m'offre encore des belles vues sur le château. Les premiers coups de tonnerre grondent au loin et je décide alors de m'installer près du col de Campérié sous une pinède, idéale pour un bon bivouac. Reste plus qu'à espérer que l'orage ne sera pas trop violent.

Etape 6 : du Col de Campérié à Quirbajou (Carach) distance : 22 km
Après un orage moins rude que prévu, le temps oscille entre nuages et éclaircies, mais au moins, il ne pleut pas, et en plus, la température est plus fraîche. Je prends donc le départ vers 8h30, longe un temps la voie ferrée et descends progressivement vers Axat . Je traverse le village, enjambe l'Aude. Vue l'heure, je passe à la boulangerie puis au café et prend mon petit déjeuner sur place.

En montant vers Quirbajou dans la vallée du Rebienty (au fond : Marsa)

Je reprends la route, prends de la hauteur et rejoins bientôt le sympathique et chaleureux petit hameau de Caillat où je fais ma pause de midi un peu en avance. Je repars en suivant un joli sentier en balcon qui remonte les gorges du Rebienty jusqu'à Marsa. A contrario, ce village blotti dans la vallée semble assez triste et je m'empresse de remonter de l'autre coté de la rivière pour rejoindre par un tout aussi joli sentier le village de Quirbajou . En attendant Steven, qui doit me rejoindre ici, je fais le tour du village et discute avec quelques habitants forts sympathiques.

A 16h, Steven arrive avec sa famille qui vient le déposer. Je refais mon sac (Steven arrive avec mon ravitaillement) puis nous repartons pour une petite heure de marche pour se rapprocher de Quillan. Nous passons ainsi le Pech Pelat et nous installons le premier bivouac à deux, au dessus de Quillan, visible dans la vallée. Demain, Jean-Mi nous rejoindra.

Etape 7 : de Quirbajou à Nébias (via Quillan) distance : 17.5 km

Après quelques gouttes durant la nuit, le temps hésite dans la matinée. En attendant, nous commençons la descente. Nous avons quelques belles vues sur la vallée, nous atteignons le joli chalet de Carache. Nous arrivons alors aux premières maisons de Quillan , rejoignons le centre ville où nous nous installons près de l'office du tourisme. Nous avons en effet trois heures à tuer en attendant Jean-Mi. Du coup, nous en profitons pour manger sur le bord de la rivière, passer à la poste, nous ravitailler à la supérette et à la boulangerie et visiter la ville. Après un coup de fil, Jean-Mi nous prévient d'un retard de 30 minutes (merci la SNCF ). C'est l'occasion d'une petite sieste dans l'herbe.

Une fois Jean-Mi arrivé, nous refaisons les sacs à dos et nous préparons à faire un tour au château de Quillan (présentation et photos) quand il nous annonce la bonne nouvelle... Jean-Mi et Camille vont bientôt être parents. Après les félicitations et les congratulations nous partons cette fois à trois vers le château. Celui-ci est très ruiné mais il permet de s'imprégner tranquillement de l'ambiance du pays cathare.


Steven devant le chalet de Carach

Le trio au moulin de Nébias

Jean-Mi doit se mettre dans l'ambiance rapidement car nous commençons par de la montée. D'abord douce jusqu'à Ginole (pause à l'église) et plus raide jusqu'à Coudon . La montée est terminée. Un peu de plat puis, c'est la descente en sous bois qui nous conduit rapidement à découvert jusqu'au hameau de la Fage où nous jouissons d'un magnifique panorama sur le plateau de Nébias, caractéristique du plateau de Sault. Nous cheminons entre les prairies et les champs pour rejoindre Nébias où le temps est maintenant presque au beau. Steven se presse et espère trouver une épicerie... se sera un resto-bar où nous prendrons un pot avant d'aller chercher le site de bivouac.

Nous montons après, sur le haut du village pour rejoindre l'ancien moulin à vent où, après une séance photos, nous installons les tentes pour la nuit.

Nous commençons à manger et préparer le taboulet quand... bonne idée... en attendant que celui-ci soit prêt, nous décidons de parcourir, by night, le sentier nature et le labyrinthe végétal tout proche. A première vue, rien de bien méchant: nous ne voyons vraiment pas pourquoi cela s'appelle un « labyrinthe ». Nous le comprenons mieux 1h45 plus tard... après nous être fait surprendre par la nuit et avoir tourné en rond au milieu des végétaux. Un remake du projet Blair Witch donc on se serait bien passé! De retour au bivouac, nous mangeons, un peu blasé, et nous intégrons finalement assez rapidement les duvets, tous fatigués mais un peu énervés.
Etape 8 : de Nébias au Plateau de Langueuil distance : 30 km

Tour-Porte du château de Puivert

Au réveil, le paysage est particulièrement beau avec au loin le château de Puivert qui se détache. Nous partons un peu tardivement, repassons à Nébias et reprenons le sentier cathare. Le chemin alterne milieux agricoles et milieux boisés sur le plat avant d'attendre la dernière montée pour le château. Nous y croisons un VTTiste réalisant une grande boucle depuis Toulouse.

Nous arrivons au château de Puivert (présentation et photos) très bien conservé et nous nous y attardons 1h15. Nous descendons ensuite par le sentier des troubadours, jonché d'indications sur les coutumes et personnages d'autrefois, jusqu'au village (petit ravitaillement) pour rejoindre finalement le lac pour la pause de midi (dont nous ne profiterons pas... curieusement).


Salle de la chapelle

Il est déjà tard et nous nous décidons à lever le camp. Il fait déjà très chaud, nous traversons le plateau agricole, longeons l'aérodrome des planeurs et languissons de voir arriver la forêt pour profiter de l'ombre apportée. Notre empressement nous fait louper le sentier, mais un jeune couple du coin nous remet sur la bonne voie. Nous commençons la montée jusqu'au hameau de Lescale (pause près de l'église + shampoing à la fontaine). Nous poursuivons en sous bois dans une montée longue mais progressive. Nous traversons de nombreuses pistes forestières, passons sur du plat et arrivons à la maison forestière des Ombres (ruinée mais source et bancs). Nous repartons en descente en sous bois avant de déboucher sur le grand plateau de Sault à Montplaisir, vaste plateau agricole que nous traversons d'est en ouest.

Jean-Mi commence à fatiguer ; il faut dire que la journée a aligné pas mal de bornes. Nous rejoignons alors en bout de plateau la D 29, alors que le soleil a déjà bien décliné. Un petit conseil à trois permet de voter pour la poursuite jusqu'à un bivouac.. malgré la nuit qui arrive. C'est encore de la montée qui nous attend dont une bonne partie en sous bois. La lumière faible nous oblige à sortir les frontales, mais nous arrivons à un joli replat près des ruines de Serre sec d'en bas (invisible à l'heure où nous arrivons). Nous pouvons alors installer le bivouac et préparer la popote... de nuit. Fatigué par cette longue journée, nous ne tarderons pas à aller nous coucher.

Etape 9 : du Plateau de Langueuil à Montségur distance : 25 km

Réveil matinal et départ à 8h. Nous traversons le plateau de Langueuil... certains ramassent des racines de gentianes jaunes, les cloches des vaches sonnent et un jeune poulain apprend à marcher auprès de sa mère. Steven sympathise avec nos compagnes d'un instant quand nous apercevons pour la première fois, au loin, le pog sur lequel s'accroche le château de Montségur. Après une montée raide sur le plateau, nous rejoignons la forêt où la piste nous conduit jusqu'au refuge des Gardes. Nous suivons ensuite plusieurs pistes forestières, puis une route pour atteindre finalement Comus . Nous nous ravitaillons en eau et nous nous rafraichissons puis commençons la descente des profondes gorges de la Frau . Dans la descente, nous en profitons (surtout jean-Mi d'ailleurs) pour ramasser quelques fraises et framboises sauvages. Nous suivons d'abord une piste puis un joli sentier mais, à notre grande déception, il n'y a pas d'eau (le ruisseau est complètement à sec). Nous qui comptions nous baigner... dommage. La vue est cependant très belle et nous nous installons pour faire la pause de midi.

Nous rejoignons rapidement la route, mais le soleil est accablant sur le bitume et ce, durant 2,5 longs kilomètres. Nous arrivons alors au hameau de Pelail : les sanitaires publics sont fermés mais un filet d'eau coule dans le lit de la rivière et nous permet au moins de nous rafraichir et de nous tremper les pieds.


Les trois compères au départ

Dans les gorges de la Frau

C'est pas le tout mais il nous reste théoriquement 1h45 de montée jusqu'à Montségur, or, nous avons remarqué que le topoguide avait une tendance sacrément optimiste sur l'évaluation des temps de marche... alors nous y allons. Après un départ rapide, la fatigue de la montée rattrape Jean-Mi. D'autant plus que celle-ci est assez longue. Dans un premier temps elle suit la rivière en pente plutôt régulière, puis, elle change de cap et devient bien plus raide jusqu'à atteindre un replat.

Nous apercevons de nouveau Montségur , le chemin est alors plus plat, passe entre une jolie haie et un muret de pierres sèches et rejoint un chemin communal. Alors à 20 minutes du village, une erreur dans la lecture de carte nous fait faire une boucle pour rien de près d'une demi-heure. De retour au croisement nous retrouvons le marquage et arrivons cette fois aux portes du village.

Comme prévu, nous nous installons au camping municipal (très bon accueil de la responsable). Le resto prévu pour le soir est remis au lendemain car celui-ci est complet. Cela-ne nous empêche pas d'aller faire un tour : ce qui signifie, boire un coup, manger une gaufre et acheter quelques souvenirs... Il ne faut pas se laisser abattre n'est-ce pas ?

De retour au camping nous mangeons (finalement nos lyophilisés... dommage pour nous) et nous passons successivement à la très attendue (surtout pour Steve... depuis le temps ! ) douche chaude pour 7 minutes de bonheur (durée avec le jeton).

Etape 10 : de Montségur à Roquefixade distance : 17 km

Le meilleur moment de la rando... le resto

Après un petit orage la nuit, quelques gouttes, et un réveil loupé, c'est sous le soleil que nous nous levons. Après une discussion au petit déjeuner avec un sympathique globetrotteur, nous voilà partis pour une petite montée de chauffe jusqu'au pog ainsi que la visite du château de Montségur (présentation et photos) . En haut, la visite des ruines et le panorama à 360° est exceptionnel. Heureusement, nous entamons la descente quand la foule commence à arriver. Du col, où le bucher avait été installé à l'époque, nous descendons jusqu'au village de Montferrier .

Après un passage au Proxi, la gérante nous conseille un restaurant dans le bas du village. C'est de ce pas que nous y allons, car le resto est devenu un rite incontournable de toutes nos rando itinérantes.. collation que nous ne regretterons pas par ailleurs.

Au menu :

Steven et Jean-Mi :
•  Terrine de campagne
•  Faux filet
•  Desserts : fromage pour l'un et nougat glacé pour le plus gourmand (qui ?)

Steve :
•  Foie gras et sa confiture de figue
•  Magret au miel
•  Framboisier en dessert

Le départ promet d'être difficile (et il le sera), mais Jean-Mi profite d'une voiture pour remonter jusqu'en haut du village. Le sentier fait les montagnes russe mais reste en sous bois. Nous passons de nombreuses maisons ou petits hameaux. Après un petit arrêt à la fontaine de la maison Pipié (où Steve s'attendrit pour un mignon petit chat visiblement abandonné), nous traversons la départementale et récupérons une très longue piste forestière jusqu'à atteindre le hameau de Coulzonne. De là, le sentier avance en courbe de niveau offrant de belles vues sur la vallée, Montségur au loin et Roquefixade ... notre destination pour aujourd'hui.

Nous nous ravitaillons en eau au village et rejoignons les ruines du château de Roquefixade (présentation et photos) où nous installons le bivouac... à un bien beau emplacement. Malheureusement, le temps tourne à l'orage dans la soirée, mais nous réussissons à installer les tentes et à manger avant la pluie. L'orage est encore loin mais propose déjà un joli « son et lumière », espérons qu'il ne se rapproche pas trop.


Jolie montée en sous bois

Vue du château de Roquefixade
Etape 11 : de Roquefixade à Foix distance : 18 km

Après une nuit pluvieuse mais finalement pas orageuse, c'est dans l'humidité des nuages que nous nous levons de bonne heure et plions le campement. Après un bon petit déjeuné, c'est parti pour la dernière journée de rando.

Le sentier chemine directement vers Foix dans le brouillard des nuages mais offre au début de belles vues en arrière sur Roquefixade. Après une petite pause (toilette et eau) à Leychert (dernier village avant Foix) nous poursuivons par la longue route forestière qui traverse l'ensemble du massif de la forêt domaniale de Pradier. A sa sortie, en zone plus à découvert (mais toujours dans la brume), nous faisons notre pause de midi.


En arrivant sur Foix

S'ensuit une longue descente où nous passons enfin sous la limite des nuages et pouvons ainsi profiter des premières vues sur Foix, puis plus tard, sur son château. Nous croisons en fin de descente un groupe de scouts surchargés, semblants pour certains déjà exténués... alors que la montée ne fait que commencer.

Le bruit et les gaz d'échappements des voitures nous annonce notre arrivée à Foix. Le contraste avec notre parcours « vert » est saisissant. Après un passage à l' abbatiale Saint-Volusien nous arrivons à l'impressionnant château de Foix (présentation et photos) aux trois tours caractéristiques (dommage qu'il y est une telle foule).

Puis c'est l'heure du départ vers la gare.

Le retour connaitra un ultime rebondissement (sûrement à cause de la présence de Jean-Mi), car le train s'arrête en gare de Béziers pour un retard indéterminé à cause d'un accident sur la voie près de Sète. Heureusement, la mère de Steve finira par venir nous chercher.


Abbatiale de Saint-Volusien
Les photos de la rando : ici
Pour en savoir plus : Topo-guide correspondant :  

Tout sur le catharisme : sur www.cathares.org
Le catharisme et les chateaux cathares sur Wikipedia
Le sentier cathare par le CDT Aude
Association des sites du Pays Cathare : Réduction avec le Passeport des sites
Quelques bons sites pour découvrir les principaux châteaux : Quéribus, Peyrpertuse, Puivert, Foix.

Le Sentier Cathare
De la Méditerranée
aux Pyrénées

A pied de château en château.
Topoguide au format 13,5 X 21 cm.
Editeur : RANDO éditions
ISBN : 2-84182-225-7

Prix : 14,90 €

cathares.org