Château de Puivert 
 
Historique

Situé sur la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée , le Château de Puivert fut en 1170 le lieu de rencontre d'Aliénor d' Aquitaine et des 13 meilleurs troubadours de l'époque.

Le château appartenait à la famille des CONGOST, protectrice des arts, convertie à la religion cathare, qui en fût dépossédée en 1210, lors du siège dirigé par Pons de BRUYERES, à la tête de 6 000 hommes. Bemard de CONGOST meurt "consolé" à Montségur en 1234, ses 2 filles périssent sur le bûcher en 1244, et Gaillard, son fils, participe au massacre des inquisiteurs en Avignonet.

Puivert marque la fin de la conquête de la vicomté de Carcassonne, car le site est aux confins du royaume d'Aragon, du comté de Foix et du comté de Toulouse.

Puivert commande tout le Quercorb et fut donné en 1270 pour récompense à Jean de Bruyéres, avec le statut de terre privilégiée. Ainsi, le territoire était exempté de toutes taxes d'origine royale, donnait les droits de basse et haute justices à son seigneur, et ceux à perpétuité, à charges de présenter une compagnie de 50 hommes d'armes prêts à servir le roi. (II est à noter qu'en 1356 les puivertains n'eurent pas à participer à la rançon du roi Jean II le bon...).

1310 marque un renouveau pour Puivert : Thomas de BRUYERES partant en guerre dans les Flandres, confie l'agrandissement du château à sa femme Isabelle de MEULUN, qui l'acheva en 1320.

En 1680 Puivert sere élevé au rang de marquisat, et le statut de terre privilégiée perdurera jusqu'à la révolution. Pourtant habité jusque là, le château ne fut jamais modifié et ce n'est qu'à partir de 1790 que Puivert subit les assauts du temps et des Hommes, malgré son classement "MONUMENT HISTORIQUE" en1907. Depuis 1995, le château revit, son propriétaire, Arnaud MIGNARD l'habite et le restaure.

Plan

1. Les tours de Quayres :
Tours de défense, ce sont les éléments clefs du système frontal. Avec sa sœur jumelle au sud, la tour du Quayre nord (angle nord) "flanque" avec les archères de ses 4 niveaux les courtines la reliant avec la tour bossue et la tour de 1'Hyére. Elles forment saillies aux angles et ainsi quadrillent, en complément de la tour porte, l'intégralité du fossé de l'entrée, principal point d'attaque.

2. La tour bossue :
Il s'agit d'une tour de défense. Elle protège les courtines au moyen de ses archères disposées en quinconce sur trois étages.
Seul le rez-de-chaussée est réservé à la justice: en temps de paix il sert de prison.
Son nom lui vient de ses pierres taillées en forme de bosses. C'est un appareillage typique de PHOBIES III le hardi (1270-1285) et qui perdure jusque dans les années 1950. Il trouve ses origines dans sa rapidité de taille: ainsi en une période où la France se fortifie, des économies de mains d'œuvre se font en n'équarrissant que grossièrement la face extérieure de la pierre. Plus tard, et comme ici en 1310 pour les châteaux indépendants, cela devient purement esthétique.

3. Le corps de logis :
De 25 mètres de long sur 20 de large, le logis appartient au "château vieux". Il comporte 4 niveaux :
•  Au rez-de-chaussée correspondent les cuisines
•  Le premier étage (première passerelle) est un niveau d'habitation
•  Le deuxième étage (à hauteur de la grande passerelle) est l'habitât du seigneur
•  Le dernier, les combles, sert uniquement à la défense.
Des planchers aux grosses poutres encastrées dans de hautes piles maçonnées en assuraient la régularité. Jusqu'au XIV e siècle, on y mélangeait la résidence avec les fonctions seigneuriales, et faisait office de "donjon" ou de "tour maîtresse" (tour symbolisant le pouvoir). En 1310, l 'agrandissement et l'embellissement du château nous donnent un nouvel ouvrage destiné uniquement à la réception pour l'exercice de l'autorité et qui en relève l'importance : LE DONJON.

4. Dans le Donjon

La salle des gardes :
Ne pas confondre salle des gardes et salle d'armes ! Cette dernière est l'équivalent de la bibliothèque, du bureau : on y entrepose les archives, les actes notariés, les livres ; on y siège pour rendre la justice aidé ou non d'hommes de confiance et on y signe divers actes devant des témoins. Le sol étant au même niveau que la cour, on surélève l'allège des fenêtres et, pour les manœuvrer, des escaliers permettent d'y accéder. Afin de profiter de la lumière du jour, des bancs (cousièges) suivent les degrés des escaliers. De 8 mètres de cotés sur 7 mètres de haut, cette salle à la voûte simple et épurée, force 1'humilité, oblige les convives à s'exprimer clairement et surtout à peser leurs mots.

La chapelle :
Alors qu'au XIII e siècle on mélangeait dans le logis habitation et fonctions, le XIV e siècle nous apporte le DONJON, uniquement réservé à la réception. Le but des réceptions est d'impressionner ses hôtes de même condition sociale. La chapelle est donc la salle la plus riche car elle permettra aux châtelains contemplatifs de juger des revenus, du raffinement, et surtout du pouvoir des propriétaires des lieux.
La fontaine liturgique qui sert pour la céne, coule durant l'office. Alimentée depuis la terrasse par un homme, elle se rencontre très rarement dans les châteaux. Les culs de lampes, sculptés en diables vociférants, en laïcs se bouchant les oreilles ou encore en moines et anges nous poussent à une interprétation personnelle...
La clef de voûte représente le couronnement de la SAINTE VIERGE , tandis qu'à ses pieds, en se retournant, SAINT MICHEL terrasse le dragon.
Les fenêtres, de tailles et de décors identiques à celles de la collégiale de Mantes la jolie, ont une surface en vitrail de plus de 6m2 ...
Dans une salle cubique de 8 mètres de côté, l'architecte réussit en désaxant deux nervures de voûte, à créer un chœur. Cette "aspiration vers le haut" est augmentée par la couleur réalisée, non pas par un crépi mais par la couleur de la pierre elle même...

La salle des musiciens :
De même taille que la chapelle et d'architecture symétrique, elle est, en revanche, réservée à la réception. On y mange, parle politique, crée des alliances et bien sûr on s'y divertit par la musique et la poésie.
Seul ensemble profane au monde, ses culs de lampe sont sculptés en musiciens. Chacun d'eux est singulier, au réalisme exemplaire. Le sculpteur dut augmenter le volume de la pierre afin de réaliser un personnage aux deux tiers de sa taille réelle.
Cette salle est-elle le symbole d'une famille puissante mais surtout protectrice des arts (on retrouve de nombreux membres juges de joutes littéraires) ou bien un témoignage vivant du passage d'Aliénor d'Aquitaine et de ses treize fidèles ?

Mais aussi :
5. La Tour-Porte
6. La Cours
7. La Tour des Cas
8. La Tour Vert
9. La Tour du Tréseau
10. La Porte de Chalabre

Photos

  a. En arrivant devant le Château de Puivert   b. Face à la Tour-porte   c. Dans la Tour-porte  
 
  d. Vue de la cours vers le donjon   e. Vue de la cour vers l'entrée   f. la chapelle  
 
  g. La chapelle   h. La salle des musiciens   i. Vue de la plateforme du donjon  
     
Documentation
     
 

Panneaux présents sur le site :

 

Site officiel :

www.chateau-de-puivert.com

     

réalisé avec Album Internet