La Traversée de la Chartreuse
de Chambery à Grenoble

Une randonnée de 6 jours absolument magnifique sur un plateau calcaire torturé et déchiqueté par les forces de la nature. Les points de vue sont abolument à couper le souffle, la nature est sauvage et le chemin serpente en des lieux incroyables... à ne surtout pas rater.
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Bivouac à la dent de Crolles

Distance : 120 km

Durée : 6 jours

Départ : Chambéry

Arrivée : Grenoble

Balisage : GR, GRP et PR

Journal de la rando
Rando réalisé du 25 Juillet au 30 Juillet 2007 Avec : Steve
Etape 1 : de Chambéry à la Pointe de la Gorgeat
dénivelé positif : 1150 m
vue de la pointe de la Gorgeat
J'arrive à Chambery (270 m) vers 14 h 30 pour commencer immédiatement la rando après un rapide passage à l'épicerie. Je traverse donc la ville, passe près de la fontaine aux éléphants et commence la montée dès mon arrivée à l'entrée du parc de la Calamine : déjà le paysage s'ouvre derrière moi avec la vue sur Chambery, le lac du Bourget et le massif des Bauges. Je change alors de crête pour atteindre, par un petit raidillon, la Croix de la Coche (630 m). Je poursuit la montée, fais un A-R pour profiter de la vue au "Bec de corbeau", puis, le chemin alterne montée et replat laissant de belles vues sur le Mont Granier. Le sentier est en sous bois et le sol est saturé d'eau, signe d'importantes précipitations dernièrement. Heureusement aujourd'hui il fait beau et d'après la météo... ça devrait durer.
Au passage à la ligne haute tention, le balisage manque. Il faut prendre la montée d'un chemin d'exploitation sur la gauche qui conduit, en se rétrécissant, à la pointe de la Gorgeat (1486 m). La journée de marche s'achève ici, non sans difficultés... en une après midi c'est plus de 1200 m de dénivelés avalés. Mais quelle récompense ! La vue est splendide : Sur Chambery et le Lac du Bourget au Nord et la vallée de la Chartreuse au Sud.

Etape 2 : de la Pointe de la Gorgeat à la Croix de l'Alpe (via le Mont Granier)

dénivelé positif : 1300 m
Montée vers le Granier

Réveil matinal après une courte nuit (malgrés la rude journée de la veille). Petit dèj' devant une magnifique vue sur la vallée de Chartreuse, les rayons du soleil rasant les cimes calcaires déchiquetées.
Départ à 7 h 30 en passant parle Mont Joigny (1556 m) où la vue sur le Granier commence à se dévoiler. La descente est raide, glissante et en mauvaise état à cause des pluies des derniers jours. A la bifurcation "Les Ravines", j'effectue l'A-R jusqu'au col du Granier pour profiter des vues sur cette impressionnante falaise, vue du bas... dans quelques heures, je serais en haut.
Je récupère le GR, le parcours a changé par rapport à ma verssion du topo et je décide de passer par Tencovaz pour réaliser l'ascention du Granier par ce côté. Je me ravitaille en eau, et, malgrés l'absence d'indications, je tente un sentier sur conseil d'un habitant. C'est donc partie pour une rude montée avec un raideur très sympa en préparation de l'Ultra Trail du Mont Blanc. La montée commence bien par un sentier, mais celui-ci s'évapore progressivement dans les bois. Nous décidons de poursuivre tout chouss dans la montée qui atteint facilement les 50° par moment. Une fois passé cet interminable montée sur ces éboulis revégétalisés, j'arrive, crevé, au pied de la falaise. Je décide de manger ici pour me reposer un peu face à un paysage magnifique.

J'ai finalement récupéré un sentier sur la fin, et la suite s'annonce plus aisée. J'empreinte alors des terrasses naturelles où le sentier serpente et monte par marches successives... la vue est de plus en plus belle.
L'arrivée sur le plateau rajoute à l'émerveillement : la chaîne alpine s'étend devant moi avec, en fond, la cime du Mont Blanc bien dégagée. Après une petite sieste au sommet du Mont Granier (1933 m), c'est partie pour la descente dans une forêt de résineux sur lapiaz. Après quelques passages sécurisés, j'atteint finalement un magnifique alpage pour rejoindre rapidement le col de l'Alpette (1547 m).
Je récupère le GR 9, passe devant le refuge enchassé dans un jolie petit cirque et poursuit en sous bois avant d'atteindre les estives de l'Alpe. Mes premières marmottes se manifestent. Je tourne au réfuge pour rejoindre la Croix de l'Alpe (1821 m) pour installer le bivouac en compagnie de quelques moutons et de vaches sonnantes un peu plus loin.
bivouac à la croix de l'Alpe
Etape 3 : de la Croix de l'Alpe à la Dent de Crolles (via la Lance de Melissard)
dénivelé positif : 800 m

panneau de la réserve

Départ tardif aujourd'hui. Le temps est couvert et les nuages apportent de l'humidité de la bordure orientale. De plus, la nuit à été mauvaise... j'ai mal dormi et je me suis fais réveillé par une vache un peu trop curieuse à mon goût. Je dois commencer la descente en passant par le col de l'Alpe et en suivant le vallon de Pratcel, mais un abreuvoir m'incite rapidement à faire une pause toilette et lessive... c'est la bonne occasion compte tenu de la météo... en attendant le soleil. Je reprend les chemins et rejoins plus bas le GR qui passe en sous bois puis suit une croupe herbeuse en contrebas de l'habert de la Dame. Le paysage est sublime : La roche de Fitta derrière moi marque la fin du plateau de l'Alpe, la vue sur la vallée avec, en fond, St Pierre d'Entremont et, devant moi, le plateau de l'Aulp du Seuil coupé en deux par une immense forêt d'épicéa suivi de grands alpages avec sur la bordure ouest les majestueuses Lances de Malissard.
Le chemin pénètre ensuite cette vaste forêt laissée à l'état sauvage et classée Réserve Biologique Domaniale Intégrale. Le sentier débouche dans la vallée de Marcieu, vaste alpage dans laquelle trône d'immenses blocs rocheux. Je décide de manger près de l'habert, j'en profite pour faire sécher la tente, me ravitailler en eau à l'abreuvoir et observer les nuées de chocard.
vue de la tente
C'est reparti pour l'ascention du col de Bellefond (1902 m), relativement courte et progressive. Une fois arrivé, je fais un petit A/R pour atteindre la plus haute des lances de Malissard (2045 m). Le sentier est raide et il faut mettre les mains, mais... que c'est beau. Je descends ensuite jusqu'à l'abri de Bellefond pour une petite pause (comme une belle petite marmotte devant moi). Je reprend le chemin en sous bois sur lapiaz laissant apparaître de magnifiques vues. A la sortie de la forêt, je retrouve de grandes pelouses qui vont me faire sortie du GR pour m'amener jusqu'à la croix de la Dent de Crolles (2062 m). Le paysage est à couper le souffle dans toutes les directions : Chaîne desAlpes, lances de Malissard, Granier, Grand Som, Charman Son, Chamechaude, bassin de Grenoble et vue vers le Vercors.
A 30 m sous la croix, je trouve une petite plateforme idéale pour planter la tente. Je mange les pieds dans le vide face au paysage : décidément, les jours passent aussi beau les uns que les autres. En soirée quelques parapentistes viendront se jetter du sommet.
Etape 4 : de la Dent de Crolles au Charmant Som (via St Pierre en Chartreuse)
dénivelé positif : 1100 m

Au réveil, la vue n'a pas changé... toujours aussi belle. Certains randonneurs ont également décidé de bivouaquer ici, alors que d'autres, très matinaux, arrivent au sommet à 7 h 30. Je déjeune devant la Chamechaude que je monterais demain. J'entamme ensuite la descente par le versant sud pour atteindre le col d'Ayes (1538 m), poursuis en descendant vers Percolin et finis en stop jusqu'à St Pierre-en-Chartreuse (900 m). Je me ravitaille en eau, en vivre et... comme toute bonne randonnée, c'est le bon moment pour un restaurant. Je choisis le restaurant "la Pierre Chaude" avec au menu :

pierre chaude
  • Apéro
  • Assiette de charcuterie
  • Emincé de boeuf et volaille à la pierre chaude + pommes de terre + 5 sauces
  • Fromage blanc
  • Brochette de fruits au chocolat
  • 1 petit verre de chartreuse offert par la maison
  • le tout avec un super accueil
aire de bivouac rêvée
A 14 h c'est l'heure du départ pour l'ascention du Charmant Som avec plus de 1000 mètres de dénivelés. La montée est cependant très progressive, d'abord en sous bois avec de belles vues vers le monastère de la Grande Chartreuse, puis le passage au niveau de la dalle calcaire bien exposée et très fleurie. L'arrivée au sommet du Charmant Som (1867 m) ne se fait pas dans l'anonymat... il y a énormément de monde du fait de la présence d'un parking au niveau du col quelques centaines de mètres plus bas. En tous cas, la vue est très belle sur la Grande Chartreuse enchassée sous de Grand Som au nord-est et la Chamechaude au sud.
En contrebas du sommet et au dessus du refuge du col une zone à peu près plate convient bien pour le bivouac. Mais en attendant que le monde diminue, un petit passage à la fromagerie s'impose et un petit apéro au refuge sera le bienvenue avant de retourner s'installer pour une bonne nuit de sommeil.
Etape 5 : du Charmant Som au Fort Saint Eynard (via la Chamechaude)
dénivelé positif : 1100 m
Après un réveil difficile, quelques vaches viennent prendre de mes nouvelles, mais c'est surtout le taureau de ces dames qui ne voit pas cela d'un bon oeil et me fait comprendre qu'il vaut mieux que je parte : il grogne, tape du pied et frotte ces cornes. Je ne suis pas super à l'aise mais je décide de lui faire peur en utilisant le sifflet, tapant des batôns et lui agitant le tapis de sol. Décontenancé (plus qu'apeuré à mon avis) il fait demi tour... Ouf.
Je passe acheter le fromage vu la veille et commence la marche. Le chemin est tranquille et alterne petites montées et petites descentes. Je réalise un A/R jusqu'au sommet de la Pinéa (1771 m). La descente jusqu'au col de Porte (1326 m) est long et douloureux pour ma tendinite (vivement la montée) et une fois arrivé, vu le monde, je ne suis pas le seul à vouloir réaliser la montée du point culminant de la Chartreuse : la Chamechaude (2082 m). La montée est longue mais très progressive...il faut juste garder son rythme.
L'accès au sommet est cependant impressionnant car la frange Est est un à pic impressionnant.
Réveillé par les vaches
Vallée de l'Isère et Belledonne
Après avoir fait connaissance avec un couple dans la montée, nous décidons de manger ensemble au sommet en compagnie de Chocards à bec jaune pas très farouche. Ils ont la gentillesse de me proposer une bout de pain pour le fromage que j'ai acheté ainsi qu'un fruit... bref un complément en calcium et en vitamines non négligeable.
Après quelques difficultés à se lancer dans la descente, celle-ci se révèle finalement moins longue que je ne l'aurais imaginé. Il faut reprendre le même chemin, mais je bifurque à gauche au niveau d'un chalet à mi-hauteur qui me permettra d'atteindre l'habert de Chamechaude (1570 m). Là, il y une petite fête avec musiciens, grillades et compagnie. Je m'attarde un peu pour profiter du spectacle. On m'offre un brugnon. C'est vraiment très sympa.
Je reprend la descente un peu fastidieuse pour finalement atteindre le Sappey-en-Chartreuse (1000 m). Après un petit ravitaillement et une petite pause, c'est l'heure de la dernière montée de la journée pour rejoindre les crêtes de Saint Eynard. La vue sur la Belledonne et le Grésivaudant (nom donné à cette partie de la vallée de l'Isère) est splendide. J'arrive enfin à une ancienne batterie, passe un tunnel et arrive devant la porte du fort de Saint Eynard (1359 m). Je le contourne pour arriver sur une sorte de plateforme dominant Grenoble. Le point de vue est magnifique et je décide de bivouaquer ici. Quelques promeneurs passent par ici intrigués par ma présence mais cela à facliter la discution. Puis le soleil se couche et profite encore de la vue... c'est beau une ville la nuit.
Etape 6 : du Fort Saint Eynard à Grenoble (via la Mont Rachet)
dénivelé positif : 220 m

Après une nuit sous la pluie, le réveil se fait entre nuages et éclaircies, laissant de belles vues sur Grenoble. La descente jusqu'au col de Vence (782 m) est agréable et le temps se dégage. La montée vers le Mont Rachet (1046 m) est très progressive, je quitte même le GR pour suivre le chemin des crêtes. J'entame enfin l'ultime descente jusqu'à la Bastille (498 m). Je fais une petite pause pour profiter une dernière fois du paysage et je décide, une fois n'est pas coutume, de prendre le téléphérique pour arriver directement au centre de Grenoble (213 m).

Vue sur Grenoble

Les photos de la rando : ici

Quelques plantes et animaux rencontrés : ici

Pour en savoir plus :   Topo-guide correspondant :  

Parc Naturel Régional de Chartreuse : ici
Site de Wikipédia : article sur le massif de la Chartreuse
Géologie de la chartreuse : ici
Tourisme en Chartreuse : ici
Site de la confrerie des Chartreux : ici

Tours et traversées
de Chartreuse

Topoguide au format 13,5 X 21 cm.
Editeur : FFRP
ISBN : 2-85699-967-0


Prix : 14,90 €